Je recherche ce qui m’anime. Je l’ai toujours fait. J’ai suivi des chemins qui me semblaient cohérents, en phase avec mes valeurs. Je n’ai jamais su exactement quelle serait ma voie. Peut-être qu’un jour je penserais l’avoir trouvé mais l’expérience me fera évoluer et alors je me poserai probablement de nouveau la question “est-ce la bonne voie pour moi ?”.

Je perçois la vie comme un cheminement. Sur le chemin, à chaque pas se présentent une infinité de voies possibles. Depuis l’intersection avec ces nouvelles voies je ne peux apercevoir leurs bouts. Je ne peux savoir ce qui m’arrivera si je prends tel ou tel chemin d’autant plus qu’au prochain pas ce sera de nouveau une infinité de voies qui s’offriront à moi. Je pourrais alors écarter les voies qui me semblent dangereuses, celles qui semblent mener à des endroits qui ne m’intéresse pas du tout. Beaucoup de voies seront attirantes mais je ferais un choix, j’ai soif d’avancer, de découvrir. Ce choix sera guidé, je me sentirais peut-être animé à l’idée d’emprunter ce chemin, peut-être que cela aura pour conséquence de rassurer mon entourage. En tout cas en l’empruntant je ne me sentirai pas contrainte, j’aurais l’impression de bien faire. Je ressentirai un apaisement.

Illustration simplifiée de l'arbre des chemins

Il y a quelques années j’ai pris un chemin. Celui qui selon moi me permettait d’être utile. Je voulais construire des interfaces intuitives et faciles à utiliser. Créer des outils qui rendraient la vie de leurs utilisateurs bien plus simple. Je voulais rendre service de cette manière. Je suis devenu développeuse web (front-end). Ce chemin je l’ai emprunté car il alliait mon envie de rendre service à mes diplômes obtenus (aussi je pensais rassurer papa et maman). J’allais donc faire le métier idéal. Sur ce chemin j’ai pris l’intersection “travail en entreprise”. L’expérience sur cette portion m’a permis de décider, plus tard, de prendre l’embranchement “travail pour une entreprise avec des valeurs écologiques et sociales”. Cette expérience-ci m’a indiqué que je souhaitais quitter le sentier “entreprise” et que j’avais envie de m’écarter des “solutions numériques”. À ce moment là les choix de chemins m’ont semblés moins faciles qu’avant. J’ai abandonné des repères qui me facilitait la tâche quant au choix de ma route. Je suis à cette intersection aujourd’hui et la plupart des chemins qui me font envie m’ont l’air bien plus accidentés que mes choix précédents. On n’y trouve plus tellement la rampe du système à laquelle je pouvais m’accrocher si je m’étais perdu. Les petits sentiers qui m’attirent parlent de « nature », de « décroissance », de « partage ». Oserais-je y mettre les pieds ? Le projet du voyage et des rencontres est un des chemins qui semble le moins et à force de le scruter il parait de plus en plus agréable.

Ces derniers temps chacun de nous a rencontrer de gros rochers sur sa route. L’un s’appelle « Covid-19 », l’autre « confinement ». Ces rochers se sont mis en travers du chemin sur lequel vous cheminiez tranquillement. Peut-être qu’il bloque un bon nombres d’intersections qui vous faisaient de l’œil. Pas cool ! Mais j’espère que l’on saura les contourner, ces rochers. Peut-être même qu’ils permettront à certains d’enfin se demander s’ils suivent vraiment un chemin qui leur convient.

Adélie